DUFFAUT Préfète

DUFFAUT PréfètePréfète Duffaut est un peintre haïtien né le 1er janvier 1923 à Cyvadier, près de Jacmel, et mort le 6 octobre 2012 à Port-au-Prince.

Avec Castera Bazile, Philomé Obin, Toussaint Auguste, Rigaud Benoit, et Wilson Bigaud, il fait partie du groupe de peintres qui réalisent en 1950 les peintures murales de la cathédrale Sainte-Trinité de l’Église épiscopale à Port-au-Prince, détruite lors du séisme de janvier 2010. Préfète Duffaut avait réalisé La Tentation du Christ et Native Street Procession, dans le transept sud.

Figure majeure de l’art naïf, le peintre haïtien Préfète Duffaut est mort le samedi 6 octobre 2012 à l’âge de 89 ans à Port-au-Prince.

L’artiste est né le 1er janvier 1923 à Cyvadier, une bourgade proche de Jacmel, sur la côte sud de l’île. Enfant taciturne et renfermé, il aide son père, qui construit des voiliers pour les pêcheurs, et lui apprend le métier de  » charpentier marin « . Contraint de quitter l’école jeune, il s’adonne au dessin.

LA VIERGE MARIE

Préfète Duffaut racontait que sa carrière d’artiste avait débuté à la suite d’une apparition de la Vierge Marie. Alors qu’il terminait un chantier sur la petite île de La Gonâve, à l’ouest d’Haïti, elle lui est apparue en rêve, perchée en haut d’une montagne en forme de pain de sucre, et lui a demandé de peindre sa ville de Jacmel. Tout au long de sa vie, il ne cessera de répondre à cette demande.

Collectionneur et propriétaire d’une des galeries les plus réputés d’Haïti, Michel Monnin l’a comparé au Douanier Rousseau.  » Duffaut s’efforce de reconstituer dans un réalisme forcené rues sinueuses et verticales, maisons délicates et colorées construites au début du siècle qui caractérisent Jacmel « , observe-t-il. Son sens inné de la composition et son génie des couleurs le placent d’emblée parmi les grands de l’art naïf.

Impressionné par le talent de Duffaut, Bill Kraus, un journaliste américain de passage à Jacmel, le présente en 1948 à son concitoyen Dewitt Peters qui a créé le Centre d’art à Port-au-Prince. Il y rejoint les pionniers de l’art naïf haïtien comme Hector Hyppolite, Philomé Obin, Castera Bazile, Wilson Bigaud, Rigaud Benoît et André Pierre.

LA VILLE IMAGINAIRE

En 1950, il participe, avec plusieurs de ces artistes, à la réalisation des fresques de la cathédrale épiscopale Sainte-Trinité à Port-au-Prince. Ces œuvres majeures ont été partiellement détruites lors du tremblement de terre qui a dévasté la capitale le 12 janvier 2010.

Artiste mystique influencé par la mythologie vaudou, Préfète Duffaut n’a cessé de peindre des  » villes imaginaires «  inspirées de Jacmel. Ses toiles, souvent symétriques, font apparaître des ponts gigantesques reliant de hautes montagnes, où les hommes cheminent comme des colonnes de fourmis.

Exposés dans plusieurs musées en Europe et aux Etats-Unis, ses tableaux ont souvent été copiés. Devenu l’un des peintres les plus cotés de l’art haïtien, Préfète Duffaut a commencé à tenir un répertoire de ses œuvres une quinzaine d’années avant sa mort.  » Je ne l’avais jamais fait auparavant, je suis incapable de dire combien j’en ai peint ni où elles se trouvent « , confiait-il alors.

Ses tableaux